Le Pistolonde
Il a la forme d’un pistolet, l’usage d’un pistolet, mais ce n’est pas
un pistolet. D’abord, il est un peu plus gros, plus enflé bien que la
prise en main soit aisée. Sur le côté à hauteur de la gâchette sont
placés trois boutons facilement atteignables avec le pouce. On trouve
ainsi, de l'avant vers l'arrière, le premier pour l’allumer, le
deuxième pour en régler l’intensité et le dernier pour les deux modes
d’utilisation.
Un pistolonde :
Son centre de gravité est placé de telle manière
qu'il tient en
équilibre dans la main.
Deux modes d'utilisation sont à la disposition de son
possesseur.
— Le mode « tir au
blanc » ainsi nommé parce qu'il
laisse un léger sillon visible au bout du canon. La technologie reste
mystérieuse. Selon l'explication la plus couramment admise auprès des
Enquêteurs, un tube de vide se créerait dans lequel seraient projetés
des atomes inconnus.
L'effet ressenti va du coup de poing jusqu'à un choc
violent avec une barre de fer. Un bruit semblable au déchirement ou au
froissement d’une feuille de soie accompagne le tir au blanc.
— le mode « tir au
rouge » ainsi nommé en raison de
la température atteinte. Aucun rayon n'apparait au bout du canon. Un
sifflement ou une vibration aiguë se fait entendre lorsqu'il est
utilisé. Il repose sur une technologie de type laser dont la longueur
d'onde reste secrète. La puissance de feu est réglable de 30° à 3700°.
Ce mode est sévèrement contrôlé. Une autorisation d'Astrokastron est
requise avant tout usage.
Le losange blanc sur le flanc se colore en proportion
de la puissance utilisée : en ivoire pour le tir au blanc, en pourpre
pour le tir au rouge.
Le pistolonde est alimenté en électricité par le
volandos auquel un câble fin et extrêmement résistant le relie,
assurant aussi une fonction de sécurité pour éviter de perdre l'arme.
L'énergie du pistolonde est basée sur le gaz
carbonique et se recharge automatiquement en le pompant dans
l’atmosphère.
La crosse contient des cellules qui identifient la
main du porteur. Une commande du volandos permet d'en changer.
En cas d'utilisation frauduleuse, une sécurité
dissout tout le mécanisme du pistolonde le rendant inutilisable pour
éviter qu’un voleur ne puisse faire de la rétro-ingénierie.
Voyons en l’usage à travers Nathalie.
Lorsque elle allume son volandos, elle a une poignée
de secondes pour toucher la crosse de son pistolonde, sinon une alarme
se déclenche. Elle accomplit ce geste automatiquement et sans jamais
l’oublier.
Cette reconnaissance perdure tant que le volandos est
en fonctionnement et tant que le pistolonde est porté dans son étui sur
la cuisse (droite pour Nathalie).
Si elle l’a rangé dans une case du dorsal, la
reconnaissance doit être activée dès qu’elle l’en sort. Naturellement,
les pistolondes gardent une mémoire de leur propriétaire.
Cette mémoire peut être transférée par une procédure
que l’on déclenche depuis un volandos allumé.
À l’allumage, le pistolonde est en mode « tir au
blanc » à puissance faible qui équivaut à un coup de poing du genre «
amical-viril ». Nathalie adaptera la puissance à la situation qui
l’aura contrainte à dégainer.
Lorsqu’elle le replacera dans son étui, il basculera
en veille de manière automatique.
Il y a un cas qui peut s’avérer problèmatique. Par
exemple, Paul poserait la main sur le pistolonde de Nathalie. Elle peut
alors intervenir en commandant au Malivéa de son volandos de ne pas
réagir. Pour les volandos à commande manuelle et non neuronale les
Compagnons savent bien qu’il ne faut surtout pas jouer à ce jeu.
Imaginons maintenant que l’un de vous parvienne à
saisir le pistolonde de Nathalie. D’abord, vous savez qu’elle a des
réflexes de ouf. Ensuite en
effet l'intérieur du pistolonde se
dissolvera au bout de quelques minutes. Avant cela, vous auriez risqué
une petite balayette ou bien de vous retrouver avec Nath sur les
épaules, ses jambes en bretelles de sac à dos, une torsion et vous êtes
à terre. Mais là, c’est votre vie.
Chaque pression sur la gâchette génère une salve de
cinq secondes. Pour un usage prolongé, il suffit de la relâcher.
Un système de visée est inclus dans l'embout et se
matérialise dans la visière du casque. Au cas où le tireur viserait la
tête ou le cœur de son adversaire, il doit confirmer son intention par
trois brèves pressions sur la gâchette.
L'entrainement pendant la formation des Enquêteurs ou
des Phulax s'étale sur une semaine à raison de quatre heures minimum
par jour.
Une fois la certification acquise, ils sont astreints
à des périodes d'exercices dès qu'ils reviennent à la Tanière.
Les usages défensifs sont seuls autorisés et
contrôlés par les sunarchontes.